Le mois de décembre touche à sa fin sans s'être vêtu de son manteau blanc, les températures sont incroyablement douces. Il y a quelques semaines, en banlieue parisienne, je suis tombée nez à nez avec un cerisier en fleurs, exactement en même temps que la COP21. J'étais partagée entre un sentiment d''admiration pour cet arbre qui grandit et donne vie au milieu de tout ce béton et de cette pollution, et un sentiment de tristesse. Triste que notre planète soit fragilisée et déstabilisée par la faute des Hommes qui ont perdu la raison pour une croissance infinie alors que la Terre a des ressources limitées. Arrêtons de détruire ses forêts et leurs habitants, arrêtons de l'exploiter, arrêtons de l'empoisonner aux pesticides et engrais chimiques, prenons soin d'elle, observons comme elle est belle. J'aime beaucoup comment nous rappelle Pierre Rhabi que  "La Terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la Terre".

Cette année a été plutôt grise... et si nous rendons 2016 plus verte, plus solidaire, plus durable, plus heureuse? Et si nous commençons par fleurir nos balcons, à enfourcher notre bicyclette, à partager notre voiture avec nos voisins? Nous sommes tous maîtres de demain et chaque pas nous fait avancer, aussi petit soit-il. C'est pourquoi j'aimerai apporter une petite touche de verdure à ce blog, vous parler de cuisine végétale et de local, même si j'ai posté beaucoup de recettes avec de la viande et du poisson, je ne prône pas leur consommation, j'ai réduit la quantité de "produits" d'origine animale de mon alimentation depuis plusieurs années, et ça fait plus de six mois que je n'achète plus, ne cuisine plus, ne mange plus de viande et de poisson... sauf quand je suis invitée, j'ai du mal à respecter mes principes. Je me considère donc une omnivore à tendance végétarienne. Et j'aimerai montrer qu'il n'y a pas que le lait de vache et le magret de canard qui sont agréables au palais (moins pour notre bien-être et celui de la planète) et vous donner goût aux légumes moches, aux oubliés, aux mauvaises herbes et aux plantes sauvages.


Commençons par les baies d'églantier, d'un beau rouge à croquer, poussant sur les rosiers sauvages (rosa canina), également connus sous le nom un peu savant de "cynorrhodons" ou du plus culotté "gratte-cul". La cueillette se fait généralement de septembre à décembre (au moins jusqu'à janvier pour cette année), enfilez vos gants car les rosiers ça pique, vous serez bien récompensés par leur vitamine C (vingt fois plus que les agrumes), parfait pour échapper aux vilains rhumes de ce début d'hiver. La nature est bien faite, ce qui pousse autour de nous est exactement ce dont nous avons besoin et les végétaux dotés des meilleurs nutriments veillent à notre bonne santé, au rythme des saisons. Les cynorrhodons contiennent également de la bêta-carotène (vertus anti-oxydantes et anti-cancéreuses), des vitamines B et PP (bons pour la peau, les muscles, améliorent le système immunitaire... entre autres!), de sels minéraux et d'acides organiques. Il nous veulent que du bien à condition de bien enlever les "pépins" (qui sont en fait les fruits) et les petits poils blancs tout autour qui portent très bien leur nom de poil à gratter! Je dois vous avouer que c'est un travail assez long, très slow food, mais après tout... plus c'est long plus c'est bon!

Voici deux recettes pour accommoder ces baies sucrées et se réveiller avec des petits-déjeuners vitaminés! Commençons par la plus traditionnelle, la fameuse confiture d'églantines.

Confiture d'églantines

- 500 grammes d'églantines (après avoir enlevé les "pépins" et les poils blancs)
- 500 grammes de sucre brun
- 1 citron
- 1 pomme (les pommes sauvages c'est très bien aussi... cueillez-en même 2!)

Après avoir vaillamment cueilli les cynorrhodons, lavez-les et enlevez les deux extrémités et surtout, surtout le poil à gratter. Armez-vous de patience, montez le son (du bon). Plus on est nombreux, plus c'est joyeux. Mettez le tout à bouillir (dans une casserole en cuivre si possible) avec la pomme coupée en morceaux (on laisse la peau si c'est bio) 5 ou 15 minutes, tout dépend si les fruits sont durs ou mous (après les premières gelées). Réservez l'eau de cuisson pour un smoothie ou une infusion. Mixez les fruits et remettez à cuire avec le même poids en sucre non raffiné et le jus d'un citron (gardez les zestes pour un gâteau, une vinaigrette... ou une tisane, encore et toujours!) entre 15 et 30 minutes, selon la texture souhaitée. Versez dans des bocaux bien propres préalablement stérilisés dans de l'eau bouillante durant 5 minutes. Fermez-les pots puis retournez-les. Vous pouvez déguster cette confiture à l'ancienne, sur des tartines beurrés, dans du riz au lait, avec des petits sablés, à la petite cuillère ou sur la bouche de votre amoureux -se. Vous avez vu comme la confiture a un autre goût quand on cueille patiemment les fruits et qu'on les cuisine avec amour? Et je trouve que c'est encore plus exquis quand les fruits sont sauvages, merci notre Terre-mère!


Cette deuxième recette est bien plus facile et sûrement plus adaptée à ceux qui courent partout, vous pourrez profiter des bienfaits des baies d'églantier, en vous servant une tasse fumante et bienfaisante.

Tisane d'Églantine

-  une quinzaine de cynorrhodons séchés
- les zestes d'un citron (toujours garder les zestes de citron, les faire sécher et les garder dans un sac en papier)
- deux petites branches de romarin
- un litre d'eau

Rassurez-vous, ravissez-vous, après avoir lavé les cynorrhodons, il suffit de les laisser sécher pas loin de la cheminée ou d'un radiateur pendant une bonne semaine et c'est tout!
Bon, je vous avoue que sur la photo, c'était juste quelques baies d'églantier infusées dans de l'eau bouillante... et comment dire ça n'avait aucun goût! Le deuxième essai fut plus concluant. Faire bouillir les églantines, les zestes de citron, le romarin pendant 5 minutes puis laisser infuser pendant au moins 10 minutes. Hop, avec ça fini les coups de mou! Et puis, soyez imaginatifs selon les aromatiques qui poussent sur votre rebord de fenêtre, les "mauvaises herbes" que vous rencontrez au cours d'une promenade dans la forêt et même les épices oubliées au fond du placard.


J'espère que ces recettes vous ont plu et que ce petit tournant ne va pas vous faire prendre la fuite, ça faisait déjà un bout de temps que cette idée me trottait dans la tête. Et c'est pas pour autant que je délaisserai les food portraits, j'ai ouvert ce blog pour les rencontres, les voyages, la cuisine et le partage.

Ah et j'oubliais, on peut même faire des colliers avec ces petites baies, photo à l'appui sur mon compte Instagram. "On ne joue pas avec la nourriture" mais nourrissons-nous avec plaisir!

Projets et baies d'églantier

lundi 28 décembre 2015


Le mois de décembre touche à sa fin sans s'être vêtu de son manteau blanc, les températures sont incroyablement douces. Il y a quelques semaines, en banlieue parisienne, je suis tombée nez à nez avec un cerisier en fleurs, exactement en même temps que la COP21. J'étais partagée entre un sentiment d''admiration pour cet arbre qui grandit et donne vie au milieu de tout ce béton et de cette pollution, et un sentiment de tristesse. Triste que notre planète soit fragilisée et déstabilisée par la faute des Hommes qui ont perdu la raison pour une croissance infinie alors que la Terre a des ressources limitées. Arrêtons de détruire ses forêts et leurs habitants, arrêtons de l'exploiter, arrêtons de l'empoisonner aux pesticides et engrais chimiques, prenons soin d'elle, observons comme elle est belle. J'aime beaucoup comment nous rappelle Pierre Rhabi que  "La Terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la Terre".

Cette année a été plutôt grise... et si nous rendons 2016 plus verte, plus solidaire, plus durable, plus heureuse? Et si nous commençons par fleurir nos balcons, à enfourcher notre bicyclette, à partager notre voiture avec nos voisins? Nous sommes tous maîtres de demain et chaque pas nous fait avancer, aussi petit soit-il. C'est pourquoi j'aimerai apporter une petite touche de verdure à ce blog, vous parler de cuisine végétale et de local, même si j'ai posté beaucoup de recettes avec de la viande et du poisson, je ne prône pas leur consommation, j'ai réduit la quantité de "produits" d'origine animale de mon alimentation depuis plusieurs années, et ça fait plus de six mois que je n'achète plus, ne cuisine plus, ne mange plus de viande et de poisson... sauf quand je suis invitée, j'ai du mal à respecter mes principes. Je me considère donc une omnivore à tendance végétarienne. Et j'aimerai montrer qu'il n'y a pas que le lait de vache et le magret de canard qui sont agréables au palais (moins pour notre bien-être et celui de la planète) et vous donner goût aux légumes moches, aux oubliés, aux mauvaises herbes et aux plantes sauvages.


Commençons par les baies d'églantier, d'un beau rouge à croquer, poussant sur les rosiers sauvages (rosa canina), également connus sous le nom un peu savant de "cynorrhodons" ou du plus culotté "gratte-cul". La cueillette se fait généralement de septembre à décembre (au moins jusqu'à janvier pour cette année), enfilez vos gants car les rosiers ça pique, vous serez bien récompensés par leur vitamine C (vingt fois plus que les agrumes), parfait pour échapper aux vilains rhumes de ce début d'hiver. La nature est bien faite, ce qui pousse autour de nous est exactement ce dont nous avons besoin et les végétaux dotés des meilleurs nutriments veillent à notre bonne santé, au rythme des saisons. Les cynorrhodons contiennent également de la bêta-carotène (vertus anti-oxydantes et anti-cancéreuses), des vitamines B et PP (bons pour la peau, les muscles, améliorent le système immunitaire... entre autres!), de sels minéraux et d'acides organiques. Il nous veulent que du bien à condition de bien enlever les "pépins" (qui sont en fait les fruits) et les petits poils blancs tout autour qui portent très bien leur nom de poil à gratter! Je dois vous avouer que c'est un travail assez long, très slow food, mais après tout... plus c'est long plus c'est bon!

Voici deux recettes pour accommoder ces baies sucrées et se réveiller avec des petits-déjeuners vitaminés! Commençons par la plus traditionnelle, la fameuse confiture d'églantines.

Confiture d'églantines

- 500 grammes d'églantines (après avoir enlevé les "pépins" et les poils blancs)
- 500 grammes de sucre brun
- 1 citron
- 1 pomme (les pommes sauvages c'est très bien aussi... cueillez-en même 2!)

Après avoir vaillamment cueilli les cynorrhodons, lavez-les et enlevez les deux extrémités et surtout, surtout le poil à gratter. Armez-vous de patience, montez le son (du bon). Plus on est nombreux, plus c'est joyeux. Mettez le tout à bouillir (dans une casserole en cuivre si possible) avec la pomme coupée en morceaux (on laisse la peau si c'est bio) 5 ou 15 minutes, tout dépend si les fruits sont durs ou mous (après les premières gelées). Réservez l'eau de cuisson pour un smoothie ou une infusion. Mixez les fruits et remettez à cuire avec le même poids en sucre non raffiné et le jus d'un citron (gardez les zestes pour un gâteau, une vinaigrette... ou une tisane, encore et toujours!) entre 15 et 30 minutes, selon la texture souhaitée. Versez dans des bocaux bien propres préalablement stérilisés dans de l'eau bouillante durant 5 minutes. Fermez-les pots puis retournez-les. Vous pouvez déguster cette confiture à l'ancienne, sur des tartines beurrés, dans du riz au lait, avec des petits sablés, à la petite cuillère ou sur la bouche de votre amoureux -se. Vous avez vu comme la confiture a un autre goût quand on cueille patiemment les fruits et qu'on les cuisine avec amour? Et je trouve que c'est encore plus exquis quand les fruits sont sauvages, merci notre Terre-mère!


Cette deuxième recette est bien plus facile et sûrement plus adaptée à ceux qui courent partout, vous pourrez profiter des bienfaits des baies d'églantier, en vous servant une tasse fumante et bienfaisante.

Tisane d'Églantine

-  une quinzaine de cynorrhodons séchés
- les zestes d'un citron (toujours garder les zestes de citron, les faire sécher et les garder dans un sac en papier)
- deux petites branches de romarin
- un litre d'eau

Rassurez-vous, ravissez-vous, après avoir lavé les cynorrhodons, il suffit de les laisser sécher pas loin de la cheminée ou d'un radiateur pendant une bonne semaine et c'est tout!
Bon, je vous avoue que sur la photo, c'était juste quelques baies d'églantier infusées dans de l'eau bouillante... et comment dire ça n'avait aucun goût! Le deuxième essai fut plus concluant. Faire bouillir les églantines, les zestes de citron, le romarin pendant 5 minutes puis laisser infuser pendant au moins 10 minutes. Hop, avec ça fini les coups de mou! Et puis, soyez imaginatifs selon les aromatiques qui poussent sur votre rebord de fenêtre, les "mauvaises herbes" que vous rencontrez au cours d'une promenade dans la forêt et même les épices oubliées au fond du placard.


J'espère que ces recettes vous ont plu et que ce petit tournant ne va pas vous faire prendre la fuite, ça faisait déjà un bout de temps que cette idée me trottait dans la tête. Et c'est pas pour autant que je délaisserai les food portraits, j'ai ouvert ce blog pour les rencontres, les voyages, la cuisine et le partage.

Ah et j'oubliais, on peut même faire des colliers avec ces petites baies, photo à l'appui sur mon compte Instagram. "On ne joue pas avec la nourriture" mais nourrissons-nous avec plaisir!

Avant de rencontrer Anna en Suède, j'ai d'abord goûté à son velouté de patates douces, et oh il portait bien son nom, entre la douceur sucrée des patates, l'onctuosité du lait de coco, la fraicheur de la coriandre et la petite touche de paprika qui vient pimenter le tout, mmh quelle volupté ! Et puis Anna arrive, son visage est aussi doux que sa voix, le rythme des mots sortants de sa bouche est aussi paisible que ses gestes sont lents et gracieux ; elle respire la sérénité. Il faut dire qu'elle sort tout juste d'un sauna au bord d'un lac et au beau milieu d'une forêt suédoise, où l'on peut transpirer en toute tranquillité, puis faire un petit plongeon dans l'eau glacée bien fraiche, avant de retrouver la chaleur entre les murs de la petite cabane rouge chauffée au bois, et ainsi de suite à volonté. Ici il n'y a pas de voisin (enfin si des cygnes, des renards et des élans… bien cachés dans la forêt), pas de lumière artificielle, pas de pollution sonore, c'est l'endroit parfait pour observer les étoiles tout en écoutant le chant des oiseaux, des arbres, du vent, de l'eau. D'ailleurs, les suédois sont en général beaucoup plus connectés à la nature que nous les français, tous connaissent les petits noms des arbres et des oiseaux, célèbrent le solstice d'été et des jardins partagés fleurissent entre les immeubles. Anna vit en appartement, mais ça ne l'empêche pas d'aller aux champignons dans les forêts environnantes, de faire pousser de la stevia, du curcuma, un citronnier et plein d'autres jolies plantes en pots. Non seulement elle a la main verte mais en plus elle concocte des plats aussi bons pour le palais que pour la santé. Son domaine de prédilection est la raw food, vous savez ce nouveau régime alimentaire qui rassemble californiennes à tapis de yoga et bobos des bois, à base de green juices et de salades parsemées de graines de chia (je me moque mais je suis la première à mettre du kale ou du brocolis dans les smoothies et la randonnée + camping sauvage est une des mes activités favorites). Bon je sens qu'il y a quelques sceptiques parmi vous qui se disent « mais manger cru et tout le tralala, ça veut dire fini les fondants au chocolat et autres tartes meringuées ! », je vous rassure tout de suite le raw food ne bannit pas les plaisirs sucrés (juste les sucres raffinés) à vous les truffles crues aux dattes, amandes, cacao et noix de coco ! J'en ai goûté pour la première fois dans un bio et beau café entouré d'un potager et d'arbres fruitiers, là où Anna est nommée raw chef. Mais c'est bien dans son home sweet home que j'ai été accueillie avec ses amis et son petit bout de chou. Et une fois n'est pas coutume, je n'ai pas du tout suivi l'élaboration des mets concoctés, Anna avait déjà tout préparé mais m'a gentiment donné la recette de son dessert cacaoté et acidulé, à avaler tout cru !


Je suis très attachée aux coulisses d'un plat qui fait son entrée en scène; encore plus que les saveurs et textures du met joliment dressé sur une assiette, c'est son créateur qui m'intéresse, ses rêves, son histoire, sa façon de travailler. Vous vous doutez bien que si je choisis de partager ici cette rencontre culinaire, ce n'est pas pour rien. Anna est passionnée par son métier, elle parle des ses petites créations avec des étoiles plein les yeux. Autant que le goût, elle privilégie la santé, la sienne, celle de ses proches et celle de la planète, les ingrédients peuvent venir des jardins voisins, d'autres sont plus exotiques mais toujours biologiques. Ici, le côté sucré et acidulé du citron vert se marie parfaitement avec l'amertume du cacao et la douceur de l'avocat. Pas de beurre, pas d'oeuf, pas de sucre blanc et encore moins de farine de blé, cette recette conviendra autant aux végétaliens qu'aux intélorants au gluten ou juste à ceux qui veulent prendre soin d'eux. Et c'est pas parce que c'est sain que ça manque de saveur, loin de là, fondant et croquant, ce gâteau est un véritable cadeau pour les papilles, l'extase dès la première bouchée, j'en ai ramené une part pour le lendemain et je ne m'en remettais toujours pas (quoi ? qui a dit que j'étais un estomac sur pattes?). Bon, assez bavardé, voici la recette.


Raw cake au cacao et citron vert

La recette est décomposée en 3 couches, 3 étapes, avec un topping en bonus (et c'est tellement bon que j'en perds mon français).

La base, première couche :
- 1,5 dL amandes entières (les faire tremper une nuit dans l'eau, elles sont beaucoup plus digestes et donnent tout le meilleur d'elles-mêmes)
- 1 dL de noix de coco râpée
- 14 dattes medjool (ce sont les meilleures, très tendres et sucrées, mais si comme moi vous êtes fauchés, une petite vingtaine de dattes deglet à réhydrater dans un peu d'eau fera l'affaire)
- 1,5 dL de cacao cru (sans sucres)
Mixons bien les amandes puis les dattes, ajoutons le cacao et la noix de coco et mélangeons bien. Étalons ce mélange au fond d'un moule démoulable, bien tasser et placer au congélateur une heure ou deux.

La cajo(u)lée, couche intermédiaire:
- 4 avocats bien mûrs
- 1,5 dL de cacao cru
- le jus et le zeste d'un citron vert
- 2 gousses de vanille
- 1 dL de sirop d'agave
- 1 dL de beurre de noix de cajou (laissons tremper des noix de cajou une nuit, puis mixons les jusqu'à obtenir un mélange soyeux)
Mixons les avocats puis le beurre de noix cajou, le sirop d'agave, le cacao, la vanille et enfin le jus et zestes de citron vert. Le mélange doit être très onctueux. Etalons et lissons le mélange au dessus de la première couche, avant de replacer le moule au congélateur, au moins 12 heures.

La croquante, couche supérieure:
- 120 g d'huile de coco
- 1,5 dL de cacao cru
- une pincée de sel
- 1,25 dL de sirop d'agave
- 1 citron vert, le jus et le zeste
- 1 dL amandes
Mettons l'huile de coco dans un récipient, celui-ci dans un bol d'eau chaude (mais pas brûlante) pour qu'il devienne liquide, ajoutons les amandes (préalablement mixées longuement et réduites en purée), le sirop d'agave, le cacao, le jus et zeste de citron vert et le sel, mixons et mélangeons bien pour obtenir une mixture lisse et brillante et faisons couler le mélange au dessus des deux premières couches. La couche supérieure doit être bien lisse. Replaçons le tout au congélateur au moins 24 heures ou plusieurs semaines, très pratique quand on a des invités à l'improviste.

Topping :
- amandes concassés
- fèves de cacao non torréfiées
- noix de coco râpée
- fruits et fleurs de saison que nous pouvons ramasser lors de notre prochaine promenade (ici myrtilles, airelles et fleurs de trèfles)
Sortons le gâteau du congélateur une heure avant sa dégustation (en fonction de la température, il se déguste frais mais pas congelé). Faisons confiance à la nature et laissons parler notre créativité pour décorer l'entremet.

Vous l'avez remarqué, Anna est très consciencieuse des aliments qu'elle utilise, car en plus d'être chef elle a également un diplôme de nutritionniste. Les aliments santé ou la « super food » elle y connaît un rayon et ne se contente pas d'en acheter à l'épicerie bio du coin. C'est dans la fôret qu'elle va à la recherche de chaga, inonotus obliquus de son nom latin, ou encore le « don des Dieux » comme disent les Sibériens, un nom bien prometteur et une liste de nutriments à en faire pâlir n'importe quelle baie rouge. Ce champignon est très réputé pour combattre de nombreuses maladies et augmenter la longévité. J'ai eu la chance d'en voir un avec Björn (hej hej!) dans la forêt, il parasite les bouleaux et ressemble à du charbon de bois brûlé. Anna fait bouillir quelques morceaux de chaga séché et en fait un thé aussi foncé que riche en anti-oxydants. Une autre boisson aux milles et une vertus qu'elle concocte est le kombucha, obtenu par l'association d'une culture de bactéries, un gros champignon banc et visqueux qui grandit, grandit, grandit, de thé (ici à l'hibiscus) et de sucre roux. Après avoir laissé le tout fermenter dans les règles de l'art, vous obtiendrez une boisson acide (le goût se rapprochant un peu du vinaigre), sucrée (presque alcoolisée!), pétillante (naturellement) et excellente pour la santé (évidement!) notamment pour soigner les problèmes de digestion et de flore intestinale. Pourtant, ça ne ressemble en rien à un médicament, c'est coloré, c'est fruité, Anna y rajoute même du gingembre, des baies d'aronia ou des fraises des bois. Santé !

Grand cru avec Anna

jeudi 10 décembre 2015


Avant de rencontrer Anna en Suède, j'ai d'abord goûté à son velouté de patates douces, et oh il portait bien son nom, entre la douceur sucrée des patates, l'onctuosité du lait de coco, la fraicheur de la coriandre et la petite touche de paprika qui vient pimenter le tout, mmh quelle volupté ! Et puis Anna arrive, son visage est aussi doux que sa voix, le rythme des mots sortants de sa bouche est aussi paisible que ses gestes sont lents et gracieux ; elle respire la sérénité. Il faut dire qu'elle sort tout juste d'un sauna au bord d'un lac et au beau milieu d'une forêt suédoise, où l'on peut transpirer en toute tranquillité, puis faire un petit plongeon dans l'eau glacée bien fraiche, avant de retrouver la chaleur entre les murs de la petite cabane rouge chauffée au bois, et ainsi de suite à volonté. Ici il n'y a pas de voisin (enfin si des cygnes, des renards et des élans… bien cachés dans la forêt), pas de lumière artificielle, pas de pollution sonore, c'est l'endroit parfait pour observer les étoiles tout en écoutant le chant des oiseaux, des arbres, du vent, de l'eau. D'ailleurs, les suédois sont en général beaucoup plus connectés à la nature que nous les français, tous connaissent les petits noms des arbres et des oiseaux, célèbrent le solstice d'été et des jardins partagés fleurissent entre les immeubles. Anna vit en appartement, mais ça ne l'empêche pas d'aller aux champignons dans les forêts environnantes, de faire pousser de la stevia, du curcuma, un citronnier et plein d'autres jolies plantes en pots. Non seulement elle a la main verte mais en plus elle concocte des plats aussi bons pour le palais que pour la santé. Son domaine de prédilection est la raw food, vous savez ce nouveau régime alimentaire qui rassemble californiennes à tapis de yoga et bobos des bois, à base de green juices et de salades parsemées de graines de chia (je me moque mais je suis la première à mettre du kale ou du brocolis dans les smoothies et la randonnée + camping sauvage est une des mes activités favorites). Bon je sens qu'il y a quelques sceptiques parmi vous qui se disent « mais manger cru et tout le tralala, ça veut dire fini les fondants au chocolat et autres tartes meringuées ! », je vous rassure tout de suite le raw food ne bannit pas les plaisirs sucrés (juste les sucres raffinés) à vous les truffles crues aux dattes, amandes, cacao et noix de coco ! J'en ai goûté pour la première fois dans un bio et beau café entouré d'un potager et d'arbres fruitiers, là où Anna est nommée raw chef. Mais c'est bien dans son home sweet home que j'ai été accueillie avec ses amis et son petit bout de chou. Et une fois n'est pas coutume, je n'ai pas du tout suivi l'élaboration des mets concoctés, Anna avait déjà tout préparé mais m'a gentiment donné la recette de son dessert cacaoté et acidulé, à avaler tout cru !


Je suis très attachée aux coulisses d'un plat qui fait son entrée en scène; encore plus que les saveurs et textures du met joliment dressé sur une assiette, c'est son créateur qui m'intéresse, ses rêves, son histoire, sa façon de travailler. Vous vous doutez bien que si je choisis de partager ici cette rencontre culinaire, ce n'est pas pour rien. Anna est passionnée par son métier, elle parle des ses petites créations avec des étoiles plein les yeux. Autant que le goût, elle privilégie la santé, la sienne, celle de ses proches et celle de la planète, les ingrédients peuvent venir des jardins voisins, d'autres sont plus exotiques mais toujours biologiques. Ici, le côté sucré et acidulé du citron vert se marie parfaitement avec l'amertume du cacao et la douceur de l'avocat. Pas de beurre, pas d'oeuf, pas de sucre blanc et encore moins de farine de blé, cette recette conviendra autant aux végétaliens qu'aux intélorants au gluten ou juste à ceux qui veulent prendre soin d'eux. Et c'est pas parce que c'est sain que ça manque de saveur, loin de là, fondant et croquant, ce gâteau est un véritable cadeau pour les papilles, l'extase dès la première bouchée, j'en ai ramené une part pour le lendemain et je ne m'en remettais toujours pas (quoi ? qui a dit que j'étais un estomac sur pattes?). Bon, assez bavardé, voici la recette.


Raw cake au cacao et citron vert

La recette est décomposée en 3 couches, 3 étapes, avec un topping en bonus (et c'est tellement bon que j'en perds mon français).

La base, première couche :
- 1,5 dL amandes entières (les faire tremper une nuit dans l'eau, elles sont beaucoup plus digestes et donnent tout le meilleur d'elles-mêmes)
- 1 dL de noix de coco râpée
- 14 dattes medjool (ce sont les meilleures, très tendres et sucrées, mais si comme moi vous êtes fauchés, une petite vingtaine de dattes deglet à réhydrater dans un peu d'eau fera l'affaire)
- 1,5 dL de cacao cru (sans sucres)
Mixons bien les amandes puis les dattes, ajoutons le cacao et la noix de coco et mélangeons bien. Étalons ce mélange au fond d'un moule démoulable, bien tasser et placer au congélateur une heure ou deux.

La cajo(u)lée, couche intermédiaire:
- 4 avocats bien mûrs
- 1,5 dL de cacao cru
- le jus et le zeste d'un citron vert
- 2 gousses de vanille
- 1 dL de sirop d'agave
- 1 dL de beurre de noix de cajou (laissons tremper des noix de cajou une nuit, puis mixons les jusqu'à obtenir un mélange soyeux)
Mixons les avocats puis le beurre de noix cajou, le sirop d'agave, le cacao, la vanille et enfin le jus et zestes de citron vert. Le mélange doit être très onctueux. Etalons et lissons le mélange au dessus de la première couche, avant de replacer le moule au congélateur, au moins 12 heures.

La croquante, couche supérieure:
- 120 g d'huile de coco
- 1,5 dL de cacao cru
- une pincée de sel
- 1,25 dL de sirop d'agave
- 1 citron vert, le jus et le zeste
- 1 dL amandes
Mettons l'huile de coco dans un récipient, celui-ci dans un bol d'eau chaude (mais pas brûlante) pour qu'il devienne liquide, ajoutons les amandes (préalablement mixées longuement et réduites en purée), le sirop d'agave, le cacao, le jus et zeste de citron vert et le sel, mixons et mélangeons bien pour obtenir une mixture lisse et brillante et faisons couler le mélange au dessus des deux premières couches. La couche supérieure doit être bien lisse. Replaçons le tout au congélateur au moins 24 heures ou plusieurs semaines, très pratique quand on a des invités à l'improviste.

Topping :
- amandes concassés
- fèves de cacao non torréfiées
- noix de coco râpée
- fruits et fleurs de saison que nous pouvons ramasser lors de notre prochaine promenade (ici myrtilles, airelles et fleurs de trèfles)
Sortons le gâteau du congélateur une heure avant sa dégustation (en fonction de la température, il se déguste frais mais pas congelé). Faisons confiance à la nature et laissons parler notre créativité pour décorer l'entremet.

Vous l'avez remarqué, Anna est très consciencieuse des aliments qu'elle utilise, car en plus d'être chef elle a également un diplôme de nutritionniste. Les aliments santé ou la « super food » elle y connaît un rayon et ne se contente pas d'en acheter à l'épicerie bio du coin. C'est dans la fôret qu'elle va à la recherche de chaga, inonotus obliquus de son nom latin, ou encore le « don des Dieux » comme disent les Sibériens, un nom bien prometteur et une liste de nutriments à en faire pâlir n'importe quelle baie rouge. Ce champignon est très réputé pour combattre de nombreuses maladies et augmenter la longévité. J'ai eu la chance d'en voir un avec Björn (hej hej!) dans la forêt, il parasite les bouleaux et ressemble à du charbon de bois brûlé. Anna fait bouillir quelques morceaux de chaga séché et en fait un thé aussi foncé que riche en anti-oxydants. Une autre boisson aux milles et une vertus qu'elle concocte est le kombucha, obtenu par l'association d'une culture de bactéries, un gros champignon banc et visqueux qui grandit, grandit, grandit, de thé (ici à l'hibiscus) et de sucre roux. Après avoir laissé le tout fermenter dans les règles de l'art, vous obtiendrez une boisson acide (le goût se rapprochant un peu du vinaigre), sucrée (presque alcoolisée!), pétillante (naturellement) et excellente pour la santé (évidement!) notamment pour soigner les problèmes de digestion et de flore intestinale. Pourtant, ça ne ressemble en rien à un médicament, c'est coloré, c'est fruité, Anna y rajoute même du gingembre, des baies d'aronia ou des fraises des bois. Santé !

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