Je me souviens encore très bien de la première fois que j'ai siroté un chaï, le thé indien au lait. Chaleureusement épicé et en même temps doux et onctueux, sucré et légèrement piquant, finalement ce chaï tea me rappelait plus la sensation (je dis bien sensation car le goût est totalement différent évidemment) d'un chocolat chaud que l'un des thés verts, blancs ou même noirs que j'avais pu goûté auparavant. J'avais 15 ans, c'était au bord de la mer, à un festival de rock progressif avec mon père (non ce n'était pas une rave party entre amis, j'étais très sage à l'époque) (je le suis toujours d'ailleurs) amoureux de l'Inde qui m'a initié à ce thé (et non à la bière) (trop rebelle l'ado). Voilà, j'aurai préféré vous faire rêver et vous dire que c'était en Inde pour apprendre le yoga et où j'étais la plus cool des surfeuses entourée de beaux et mystérieux hindous mais... ça devait être dans une autre vie! La loi du karma... J'ai quand même voyagé pas très loin, au Sri Lanka où l'Ayurveda, la médecine holistique traditionnelle d'origine indienne est également très pratiquée. D'ailleurs, une amie danoise et sri-lankaise m'a dit que dans la cuisine, on choisit telle épice pas spécialement pour son goût mais plutôt pour ses bienfaits thérapeutiques. Finalement, le chaï, très apprécié dans l'Inde du Sud, est aussi bon pour le palais que pour le corps et l'esprit. D'ailleurs, exceptionnellement les photos de voyage accompagnant le thé fumant ne sont pas de moi mais de mon papa, capturées ici et là en terre indienne. On voyage le temps d'une recette pour explorer ces épices ayurvédiques.


Commençons par le gingembre, bien connu de tous, tant pour ses atouts gustatifs que thérapeutiques. Il est aussi réputé que consommé dans toute l'Asie, notamment dans la tradition ayurvédique. En Occident, on retient surtout ses fameuses propriétés aphrodisiaques. L'ingrédient parfait pour s'envoyer en l'air est doté d'un effet antiémétique (limite les nausées et les vomissements) et sera votre meilleur allié contre le mal de transport, de mer ou de l'air (comment ça, vous aviez une image beaucoup plus sexy en tête?). Il est aussi antioxydant, anti-inflammatoire, antidouleurs, il favorise la digestion (contre les gaz intestinaux, ballonnements et les coliques) (sexy, on disait) et est très efficace contre les crampes menstruelles. Et je pense que je ne suis pas la seule ici à faire une bonne décoction de gingembre dès que la fatigue se ressent ou qu'un rhume pointe le bout de son nez car ce super aliment stimule le système immunitaire, tonifie et fortifie l'organisme et réchauffe le corps (tiens, tiens). Et pour la petite anecdote, lors de mon baptême de l'air en planeur, le fait de mâchouiller un bout de gingembre frais m'a permis de profiter sereinement de la vue vertigineuse sur des dizaines de lacs, des forêts immenses, la mer au loin et même de piloter comme une pro (dixit la fille qui panique au volant d'une voiture).

On a déjà parlé de la cannelle de Ceylan ici, j'insiste sur le fait qu'elle soit antiseptique, antivirale, antifongique, ce qui fait d'elle un aliment de choix avant le printemps, pile au moment où on a envie de se réchauffer avec un bon chaï latte.

Un autre condiment au goût très parfumé et sucré, la cardamome verte de la même famille que le gingembre et le curcuma (dont on parlera dans un prochain article) est considérée comme l'une des meilleures aides digestives dans l'Ayurveda. On l'utilise depuis des millénaires pour soigner les aigreurs gastriques, la mauvaise haleine, les flatulences, l'aérophagie, les coliques, les indigestions et les troubles respiratoires (asthmes et bronchites). Rien que ça. Et puis avec son goût suave, la cardamome stimule l'esprit et a des effets euphorisants.

Plus poivré, le clou de girofle, puissant antiseptique, remplace très bien notre thym local dans une bonne tisane lorsqu'on a attrapé froid. Il est anti-inflammatoire, antispasmodique, antifongique et même anesthésiant local. En effet, en cas de rage de dents, il sera votre meilleur allié. Le girofle lutte contre l'halitose et désinfecte les plaies. Efficace en cas d'infections urinaires, de calculs rénaux ou de troubles digestifs comme l'aérophagie. Un ingrédient peu onéreux à garder bien au sec dans les placards de sa cuisine-pharmacie.

On finit avec une plante toujours originaire d'Asie mais qui cette fois-ci pousse aussi très bien chez nous, la badiane ou anis étoilé, à ne pas confondre avec l'anis vert. Elle n'est pas ancrée dans la tradition ayurvédique mais très présente dans la médecine chinoise, je l'ajoute tout de même à ma recette de thé indien épicé et revisité. Son goût anisé apporte un peu de fraicheur au thé noir et aux épices plus chaudes. La badiane est particulièrement reconnue pour ses propriétés stimulantes et carminatives,  conseillée en cas de ballonnements et de digestions difficiles. Il régule aussi les troubles de la tension artérielle et des pulsations cardiaques. La badiane est utilisée dans la pharmacopée occidentale pour obtenir un acide shikimique (j'y comprends pas grand chose mais le mot est mignon) qui sera ensuite transformé plusieurs fois pour obtenir une molécule active d'un médicament antigrippal (merci wiki).


Maintenant que vous avez sagement étudié les lunettes sur le nez, attrapez votre mortier et enfilez un tablier, je vous livre la recette de ce délicieux chaï, thé indien aux épices médicinales.

Chaï tea (pour 3 tasses)

- 10 graines de cardamome verte
- 7 clous de girofle
- 2 anis étoilés
- 1 bâton de cannelle
- 1 ou 2 cuillères à café de gingembre en poudre (ou 3 rondelles de gingembre frais... ça sera encore meilleur)
- 2 cuillères à café de thé noir
- 1 cuillère à soupe de miel (ou de sucre de coco)
- 1 tasse d'eau
- 2 tasses de lait (d'amandes, de coco ou de vache)

Préférez toujours les épices entières à celles réduites en poudre car les premières conservent bien mieux leurs propriétés médicinales. Traditionnellement, le chaï est fait avec du lait de vache mais vous pouvez tout aussi bien utiliser un lait végétal riche comme l'amande ou la noix de coco car dans l'Ayurveda, la matière grasse (le bon gras bien sûr) permet de bénéficier au mieux des vertus des plantes médicinales. Tout au long de la recette, veuillez à bien couvrir la casserole d'un couvercle pour éviter que les principes actifs ne s'échappent. Si vous optez pour la version frappée en été, vous vous régalerez tout en vous hydratant mais les bienfaits des plantes seront moins efficaces.

Commencez par écraser grossièrement toutes les épices au mortier. Faites bouillir l'eau et les épices à feu moyen pendant 10 minutes. À feu doux, ajoutez le thé noir puis le lait (préalablement chauffé à côté, c'est encore mieux), laissez infuser encore 5 bonnes minutes tout en veillant à ce que le lait ne déborde pas. Ajoutez le miel ou le sucre. Filtrez et servez bien chaud... ou très froid avec des glaçons en été, pour un chaï frappé.

Mieux qu'une simple pause café, c'est un vrai moment pour se faire du bien. Namasté!

Chaï tea et épices ayurvédiques

samedi 27 février 2016


Je me souviens encore très bien de la première fois que j'ai siroté un chaï, le thé indien au lait. Chaleureusement épicé et en même temps doux et onctueux, sucré et légèrement piquant, finalement ce chaï tea me rappelait plus la sensation (je dis bien sensation car le goût est totalement différent évidemment) d'un chocolat chaud que l'un des thés verts, blancs ou même noirs que j'avais pu goûté auparavant. J'avais 15 ans, c'était au bord de la mer, à un festival de rock progressif avec mon père (non ce n'était pas une rave party entre amis, j'étais très sage à l'époque) (je le suis toujours d'ailleurs) amoureux de l'Inde qui m'a initié à ce thé (et non à la bière) (trop rebelle l'ado). Voilà, j'aurai préféré vous faire rêver et vous dire que c'était en Inde pour apprendre le yoga et où j'étais la plus cool des surfeuses entourée de beaux et mystérieux hindous mais... ça devait être dans une autre vie! La loi du karma... J'ai quand même voyagé pas très loin, au Sri Lanka où l'Ayurveda, la médecine holistique traditionnelle d'origine indienne est également très pratiquée. D'ailleurs, une amie danoise et sri-lankaise m'a dit que dans la cuisine, on choisit telle épice pas spécialement pour son goût mais plutôt pour ses bienfaits thérapeutiques. Finalement, le chaï, très apprécié dans l'Inde du Sud, est aussi bon pour le palais que pour le corps et l'esprit. D'ailleurs, exceptionnellement les photos de voyage accompagnant le thé fumant ne sont pas de moi mais de mon papa, capturées ici et là en terre indienne. On voyage le temps d'une recette pour explorer ces épices ayurvédiques.


Commençons par le gingembre, bien connu de tous, tant pour ses atouts gustatifs que thérapeutiques. Il est aussi réputé que consommé dans toute l'Asie, notamment dans la tradition ayurvédique. En Occident, on retient surtout ses fameuses propriétés aphrodisiaques. L'ingrédient parfait pour s'envoyer en l'air est doté d'un effet antiémétique (limite les nausées et les vomissements) et sera votre meilleur allié contre le mal de transport, de mer ou de l'air (comment ça, vous aviez une image beaucoup plus sexy en tête?). Il est aussi antioxydant, anti-inflammatoire, antidouleurs, il favorise la digestion (contre les gaz intestinaux, ballonnements et les coliques) (sexy, on disait) et est très efficace contre les crampes menstruelles. Et je pense que je ne suis pas la seule ici à faire une bonne décoction de gingembre dès que la fatigue se ressent ou qu'un rhume pointe le bout de son nez car ce super aliment stimule le système immunitaire, tonifie et fortifie l'organisme et réchauffe le corps (tiens, tiens). Et pour la petite anecdote, lors de mon baptême de l'air en planeur, le fait de mâchouiller un bout de gingembre frais m'a permis de profiter sereinement de la vue vertigineuse sur des dizaines de lacs, des forêts immenses, la mer au loin et même de piloter comme une pro (dixit la fille qui panique au volant d'une voiture).

On a déjà parlé de la cannelle de Ceylan ici, j'insiste sur le fait qu'elle soit antiseptique, antivirale, antifongique, ce qui fait d'elle un aliment de choix avant le printemps, pile au moment où on a envie de se réchauffer avec un bon chaï latte.

Un autre condiment au goût très parfumé et sucré, la cardamome verte de la même famille que le gingembre et le curcuma (dont on parlera dans un prochain article) est considérée comme l'une des meilleures aides digestives dans l'Ayurveda. On l'utilise depuis des millénaires pour soigner les aigreurs gastriques, la mauvaise haleine, les flatulences, l'aérophagie, les coliques, les indigestions et les troubles respiratoires (asthmes et bronchites). Rien que ça. Et puis avec son goût suave, la cardamome stimule l'esprit et a des effets euphorisants.

Plus poivré, le clou de girofle, puissant antiseptique, remplace très bien notre thym local dans une bonne tisane lorsqu'on a attrapé froid. Il est anti-inflammatoire, antispasmodique, antifongique et même anesthésiant local. En effet, en cas de rage de dents, il sera votre meilleur allié. Le girofle lutte contre l'halitose et désinfecte les plaies. Efficace en cas d'infections urinaires, de calculs rénaux ou de troubles digestifs comme l'aérophagie. Un ingrédient peu onéreux à garder bien au sec dans les placards de sa cuisine-pharmacie.

On finit avec une plante toujours originaire d'Asie mais qui cette fois-ci pousse aussi très bien chez nous, la badiane ou anis étoilé, à ne pas confondre avec l'anis vert. Elle n'est pas ancrée dans la tradition ayurvédique mais très présente dans la médecine chinoise, je l'ajoute tout de même à ma recette de thé indien épicé et revisité. Son goût anisé apporte un peu de fraicheur au thé noir et aux épices plus chaudes. La badiane est particulièrement reconnue pour ses propriétés stimulantes et carminatives,  conseillée en cas de ballonnements et de digestions difficiles. Il régule aussi les troubles de la tension artérielle et des pulsations cardiaques. La badiane est utilisée dans la pharmacopée occidentale pour obtenir un acide shikimique (j'y comprends pas grand chose mais le mot est mignon) qui sera ensuite transformé plusieurs fois pour obtenir une molécule active d'un médicament antigrippal (merci wiki).


Maintenant que vous avez sagement étudié les lunettes sur le nez, attrapez votre mortier et enfilez un tablier, je vous livre la recette de ce délicieux chaï, thé indien aux épices médicinales.

Chaï tea (pour 3 tasses)

- 10 graines de cardamome verte
- 7 clous de girofle
- 2 anis étoilés
- 1 bâton de cannelle
- 1 ou 2 cuillères à café de gingembre en poudre (ou 3 rondelles de gingembre frais... ça sera encore meilleur)
- 2 cuillères à café de thé noir
- 1 cuillère à soupe de miel (ou de sucre de coco)
- 1 tasse d'eau
- 2 tasses de lait (d'amandes, de coco ou de vache)

Préférez toujours les épices entières à celles réduites en poudre car les premières conservent bien mieux leurs propriétés médicinales. Traditionnellement, le chaï est fait avec du lait de vache mais vous pouvez tout aussi bien utiliser un lait végétal riche comme l'amande ou la noix de coco car dans l'Ayurveda, la matière grasse (le bon gras bien sûr) permet de bénéficier au mieux des vertus des plantes médicinales. Tout au long de la recette, veuillez à bien couvrir la casserole d'un couvercle pour éviter que les principes actifs ne s'échappent. Si vous optez pour la version frappée en été, vous vous régalerez tout en vous hydratant mais les bienfaits des plantes seront moins efficaces.

Commencez par écraser grossièrement toutes les épices au mortier. Faites bouillir l'eau et les épices à feu moyen pendant 10 minutes. À feu doux, ajoutez le thé noir puis le lait (préalablement chauffé à côté, c'est encore mieux), laissez infuser encore 5 bonnes minutes tout en veillant à ce que le lait ne déborde pas. Ajoutez le miel ou le sucre. Filtrez et servez bien chaud... ou très froid avec des glaçons en été, pour un chaï frappé.

Mieux qu'une simple pause café, c'est un vrai moment pour se faire du bien. Namasté!

L'automne dernier, après avoir fait de le l'écovolontariat au fin fond des bois suédois, je continue mon aventure vers le Sud du pays où mes hôtes Una, Thomas, un chien, un chat, et une douzaine de poules se réveillent tous les matins face à la mer Baltique. Une fois de plus, aucune habitation à l'horizon, les voisins sont de mignons moutons ou plus loin des alpacas bien sympas. Il faut dire que ce site protégé est un petit coin de paradis pour les animaux (je garde l'espoir d'un jour apercevoir les fameux élans) et les amoureux de la nature entre la forêt, son roi, un chêne vieux de huit cents ans, les balades sur les rochers avec vue sur des dizaines d'îlots et des éoliennes lointaines.  Je ne sais pas si c'est ce cadre de vie idéal qui donne autant la patate à Una, mais du haut de ces 68 ans elle déborde d'énergie! Toujours le sourire aux lèvres, elle ramasse les pommes de terre à la vitesse de l'éclair, est au petit soin des poules tous les matins, cuisine divinement bien les courges à toutes les sauces (d'ailleurs les courges d'hiver sont totalement nouvelles pour les Suédois, ils les connaissaient déguisées pour Halloween mais pas dans l'assiette!) et elle maîtrise à la perfection le pain au levain au quotidien. Puis-je vous avouer que ses baguettes sont dorées juste comme il faut, que la mie est légère et aérée, que je me souviens parfaitement de la douce musique à mes oreilles lorsqu'on rompait le pain avec nos mains? Je ne vous ferai pas l'affront de vous livrer une recette de baguette made in Sweden mais voici les astuces pour réaliser le fameux pain au levain de Una, sans levure boulangère, il lève avec le temps et l'amour qu'on lui porte. Parfois, Una moud à la minute du blé local pour faire sa propre farine, fraiche et riche en nutriments. Très slow food et très très bon.


Pain au levain

Le levain, fermentation lactique (entre autre) d'un mélange de farine complète et d'eau, fut pendant très longtemps la seule manière de faire du pain. Son processus est plus lent que la levure (fermentation alcoolique) mais il est bien plus riche en nutriments et minéraux, beaucoup plus digeste, des études montrent que le pain au levain conviendrait même aux intolérants au gluten. La saveur du pain au levain est plus complexe (Una trouve lui trouve même quelque chose d'umami) et il se conserve longtemps, une bonne semaine et ne souffre pas de l'humidité. Plutôt difficile à trouver en boulangerie (le pain au levain demande plus de temps, de travail et est donc beaucoup plus cher à la fabrication), Una vous livre tous ses secrets.

9h00... bonjour!
-  2 bonnes cuillères à soupe levain (Kumiko nous avait expliqué comment donner vie au mélange ici)
- 4 dL de farine de seigle
- 4 dL de farine de blé complet T110
- 7 dL d'eau
Dans un saladier, mélanger les farines et ajouter l'eau petit à petit tout en mélangeant à l'aide d'une spatule, recouvrir avec un sac en plastique (éviter les torchons le mélange risque de s'assécher).

16h00 ... des petites bulles se forme, le levain fait effet, la pâte est vivante
- 1 cuillère à soupe de sel
- 10 dL de farine de blé T65
Ajouter le sel et la farine de blé et mélanger avec une spatule plate ou avec un batteur à crochets pétrisseurs, du bord vers le milieu. Recouvrir avec le sac plastique.

Toutes les 1 ou 2 heures...
Mélanger la pâte délicatement en ramenant les bords vers le milieu (si vous avez raté cette étape, cela devrait tout de même fonctionner)

20h00 ... la pâte a une belle texture et a prend la forme d'une boule
Sur un torchon propre, étaler de la farine. Verser la pâte à pain, former une belle boule, rabattre le torchon afin de la recouvrir complètement.  Laisser reposer le tout dans un panier rond (à défaut dans un saladier).

21h30 ... enfoncer légèrement un doigt dans la pâte, celle-ci regonfle rapidement, la pâte est prête
Mettre la pâte dans une marmite en fonte, signer la pâte au couteau. Mettre le tout avec le couvercle fermé au four préchauffé à 250 °C, pendant 40 minutes. Retirer le couvercle et laisser cuire encore 25 minutes à chaleur tournante.

Et voilà, le pain est prêt pour le petit déjeuner du lendemain!

Honnêtement, il n'a rien à voir avec le pain de campagne ou complet qu'on trouve en boulangerie, celui-ci a le goût du vrai pain, légèrement acidulé. C'est un vrai délice qui se marie à la perfection avec du beurre demi-sel et pourquoi pas un peu de miel ou de confiture à l'églantine.




Comment écrire le dernier billet scandinave sans parler du célèbre fika? Le goûter accompagné de café (ou plutôt le café accompagné d'un en-cas) a une importance toute particulière pour les suédois, à vrai dire il n'est pas rare qu'ils se donnent rendez-vous deux fois par jour, dans la matinée et dans l'après-midi. Le paradis pour les enfants (regardez cette petite bouille ravie)... mais pas que! Astrid met les mains à la pâte avec plaisir en compagnie de sa grand-mère pour cuisiner la viennoiserie nordique par excellence, j'ai nommé... le kanelbullar! On le retrouve dans toutes les boulangeries du pays et un jour spécial lui est consacré, le "national kanelbullar day" (comme quoi il n'y a pas que les français qui deviennent fous pour des douceurs sucrées!). Pour la petite histoire, les roulés à la cannelle en forme d'escargot sont la version traditionnelle, les brioches tressées sont arrivées après. Mais après tout, ça a le même goût (un goût de beurre, de sucre et de cannelle légèrement caramélisés...) (vous aussi, vous avez de la bave sur votre clavier?) et pour peu qu'il n'y a pas de réticents à la cannelle, je vous assure que ces brioches partiront comme des petits pains!

Kanelbullar ou brioches suédoises à la cannelle ( une bonne vingtaine)

Il existe deux types de cannelle, celle de Ceylan (cinnamomum verum) et celle de Chine (cinnamomum cassia) qui sont utilisées depuis très longtemps dans les médecines ayurvédique et chinoise. En effet, cette épice au goût sucré et si particulier est tonifiante, elle lutte contre les maux de gorge et les rhumes, favorise le transit intestinal, réduit les douleurs dentaires ainsi que le diabète de type 2. Des études montrent qu'elle ralentirait la progression de la maladie d'Alzheimer. Comme toute plante médicinale, elle est dotée de principes actifs et il ne faut pas en consommer en trop grande quantité. Attention, la cannelle de Chine contient de la coumarine, une substance naturelle aromatique qui est potentiellement toxique pour le foie. La cannelle originaire du Sri Lanka est donc à privilégier.

Pâte:
- 150g de beurre
- 25 cl de lait
- 25 cl d'eau froide
- 150g de sucre
- 850 g de farine de blé T45
- 1 cuillère à café de sel
- 25g de levure boulangère
- 10 g de cardamome (graines entières que l'on écrase au mortier)

Garniture:
- 150g de beurre mou
- 150g de sucre
- 20g de cannelle (ou de la cardamome pour transformer ces brioches en kardemummabullar)

Faire fondre le beurre à feu doux, ajouter le lait et l'eau et une fois que le mélange atteint les 35-40°C.   Verser le mélange dans un grand saladier et ajouter le sucre, le sel et la cardamome moulue. Mélanger. Ajouter la farine. Mélanger avec une spatule plate de l'extérieur vers le milieu ou avec un batteur à crochets. Laisser reposer la pâte recouverte d'un sac plastique pendant1h30 et mélanger une ou deux fois. Poser la pâte sur un plateau fariné. Malaxer et former une boule légèrement aplatie, attendre 10 à 30 minutes. Pendant ce temps, préparer la garniture, bien mélanger les morceaux de beurre mou, le sucre et la cannelle. Couper la boule de pâte en 4. Prendre une des 4 boule, pétrir puis à l'aide d'un rouleau pâtissier, étaler la pâte en formant rectangle plat et allongé (environ 0.7 cm d'épaisseur). Farine en dessous et au dessus. Étaler la garniture sur toute la surface puis rouler dans la longueur. Couper dans la largeur (ou serait-ce rouler dans la largeur et couper dans la longueur? je ne sais jamais, corrigez-moi s'il vous plait) et vous verrez quelques escargots se former. Poser chaque escargot dans un moule en papier deux ou trois fois plus large que l'escargot qui va grandir et gonfler à la cuisson. Enfourner pendant environ 15 minutes dans un four préchauffé à 225°C.

Voilà, vous avez de quoi régaler toute une tablée pour le petit-déjeuner et le goûter, j'espère que ce dernière aventure culinaire en Suède vous a plu. Merci à la souriante Una, à sa patience et son partage.

Fika avec Una - un goûter suédois

lundi 15 février 2016


L'automne dernier, après avoir fait de le l'écovolontariat au fin fond des bois suédois, je continue mon aventure vers le Sud du pays où mes hôtes Una, Thomas, un chien, un chat, et une douzaine de poules se réveillent tous les matins face à la mer Baltique. Une fois de plus, aucune habitation à l'horizon, les voisins sont de mignons moutons ou plus loin des alpacas bien sympas. Il faut dire que ce site protégé est un petit coin de paradis pour les animaux (je garde l'espoir d'un jour apercevoir les fameux élans) et les amoureux de la nature entre la forêt, son roi, un chêne vieux de huit cents ans, les balades sur les rochers avec vue sur des dizaines d'îlots et des éoliennes lointaines.  Je ne sais pas si c'est ce cadre de vie idéal qui donne autant la patate à Una, mais du haut de ces 68 ans elle déborde d'énergie! Toujours le sourire aux lèvres, elle ramasse les pommes de terre à la vitesse de l'éclair, est au petit soin des poules tous les matins, cuisine divinement bien les courges à toutes les sauces (d'ailleurs les courges d'hiver sont totalement nouvelles pour les Suédois, ils les connaissaient déguisées pour Halloween mais pas dans l'assiette!) et elle maîtrise à la perfection le pain au levain au quotidien. Puis-je vous avouer que ses baguettes sont dorées juste comme il faut, que la mie est légère et aérée, que je me souviens parfaitement de la douce musique à mes oreilles lorsqu'on rompait le pain avec nos mains? Je ne vous ferai pas l'affront de vous livrer une recette de baguette made in Sweden mais voici les astuces pour réaliser le fameux pain au levain de Una, sans levure boulangère, il lève avec le temps et l'amour qu'on lui porte. Parfois, Una moud à la minute du blé local pour faire sa propre farine, fraiche et riche en nutriments. Très slow food et très très bon.


Pain au levain

Le levain, fermentation lactique (entre autre) d'un mélange de farine complète et d'eau, fut pendant très longtemps la seule manière de faire du pain. Son processus est plus lent que la levure (fermentation alcoolique) mais il est bien plus riche en nutriments et minéraux, beaucoup plus digeste, des études montrent que le pain au levain conviendrait même aux intolérants au gluten. La saveur du pain au levain est plus complexe (Una trouve lui trouve même quelque chose d'umami) et il se conserve longtemps, une bonne semaine et ne souffre pas de l'humidité. Plutôt difficile à trouver en boulangerie (le pain au levain demande plus de temps, de travail et est donc beaucoup plus cher à la fabrication), Una vous livre tous ses secrets.

9h00... bonjour!
-  2 bonnes cuillères à soupe levain (Kumiko nous avait expliqué comment donner vie au mélange ici)
- 4 dL de farine de seigle
- 4 dL de farine de blé complet T110
- 7 dL d'eau
Dans un saladier, mélanger les farines et ajouter l'eau petit à petit tout en mélangeant à l'aide d'une spatule, recouvrir avec un sac en plastique (éviter les torchons le mélange risque de s'assécher).

16h00 ... des petites bulles se forme, le levain fait effet, la pâte est vivante
- 1 cuillère à soupe de sel
- 10 dL de farine de blé T65
Ajouter le sel et la farine de blé et mélanger avec une spatule plate ou avec un batteur à crochets pétrisseurs, du bord vers le milieu. Recouvrir avec le sac plastique.

Toutes les 1 ou 2 heures...
Mélanger la pâte délicatement en ramenant les bords vers le milieu (si vous avez raté cette étape, cela devrait tout de même fonctionner)

20h00 ... la pâte a une belle texture et a prend la forme d'une boule
Sur un torchon propre, étaler de la farine. Verser la pâte à pain, former une belle boule, rabattre le torchon afin de la recouvrir complètement.  Laisser reposer le tout dans un panier rond (à défaut dans un saladier).

21h30 ... enfoncer légèrement un doigt dans la pâte, celle-ci regonfle rapidement, la pâte est prête
Mettre la pâte dans une marmite en fonte, signer la pâte au couteau. Mettre le tout avec le couvercle fermé au four préchauffé à 250 °C, pendant 40 minutes. Retirer le couvercle et laisser cuire encore 25 minutes à chaleur tournante.

Et voilà, le pain est prêt pour le petit déjeuner du lendemain!

Honnêtement, il n'a rien à voir avec le pain de campagne ou complet qu'on trouve en boulangerie, celui-ci a le goût du vrai pain, légèrement acidulé. C'est un vrai délice qui se marie à la perfection avec du beurre demi-sel et pourquoi pas un peu de miel ou de confiture à l'églantine.




Comment écrire le dernier billet scandinave sans parler du célèbre fika? Le goûter accompagné de café (ou plutôt le café accompagné d'un en-cas) a une importance toute particulière pour les suédois, à vrai dire il n'est pas rare qu'ils se donnent rendez-vous deux fois par jour, dans la matinée et dans l'après-midi. Le paradis pour les enfants (regardez cette petite bouille ravie)... mais pas que! Astrid met les mains à la pâte avec plaisir en compagnie de sa grand-mère pour cuisiner la viennoiserie nordique par excellence, j'ai nommé... le kanelbullar! On le retrouve dans toutes les boulangeries du pays et un jour spécial lui est consacré, le "national kanelbullar day" (comme quoi il n'y a pas que les français qui deviennent fous pour des douceurs sucrées!). Pour la petite histoire, les roulés à la cannelle en forme d'escargot sont la version traditionnelle, les brioches tressées sont arrivées après. Mais après tout, ça a le même goût (un goût de beurre, de sucre et de cannelle légèrement caramélisés...) (vous aussi, vous avez de la bave sur votre clavier?) et pour peu qu'il n'y a pas de réticents à la cannelle, je vous assure que ces brioches partiront comme des petits pains!

Kanelbullar ou brioches suédoises à la cannelle ( une bonne vingtaine)

Il existe deux types de cannelle, celle de Ceylan (cinnamomum verum) et celle de Chine (cinnamomum cassia) qui sont utilisées depuis très longtemps dans les médecines ayurvédique et chinoise. En effet, cette épice au goût sucré et si particulier est tonifiante, elle lutte contre les maux de gorge et les rhumes, favorise le transit intestinal, réduit les douleurs dentaires ainsi que le diabète de type 2. Des études montrent qu'elle ralentirait la progression de la maladie d'Alzheimer. Comme toute plante médicinale, elle est dotée de principes actifs et il ne faut pas en consommer en trop grande quantité. Attention, la cannelle de Chine contient de la coumarine, une substance naturelle aromatique qui est potentiellement toxique pour le foie. La cannelle originaire du Sri Lanka est donc à privilégier.

Pâte:
- 150g de beurre
- 25 cl de lait
- 25 cl d'eau froide
- 150g de sucre
- 850 g de farine de blé T45
- 1 cuillère à café de sel
- 25g de levure boulangère
- 10 g de cardamome (graines entières que l'on écrase au mortier)

Garniture:
- 150g de beurre mou
- 150g de sucre
- 20g de cannelle (ou de la cardamome pour transformer ces brioches en kardemummabullar)

Faire fondre le beurre à feu doux, ajouter le lait et l'eau et une fois que le mélange atteint les 35-40°C.   Verser le mélange dans un grand saladier et ajouter le sucre, le sel et la cardamome moulue. Mélanger. Ajouter la farine. Mélanger avec une spatule plate de l'extérieur vers le milieu ou avec un batteur à crochets. Laisser reposer la pâte recouverte d'un sac plastique pendant1h30 et mélanger une ou deux fois. Poser la pâte sur un plateau fariné. Malaxer et former une boule légèrement aplatie, attendre 10 à 30 minutes. Pendant ce temps, préparer la garniture, bien mélanger les morceaux de beurre mou, le sucre et la cannelle. Couper la boule de pâte en 4. Prendre une des 4 boule, pétrir puis à l'aide d'un rouleau pâtissier, étaler la pâte en formant rectangle plat et allongé (environ 0.7 cm d'épaisseur). Farine en dessous et au dessus. Étaler la garniture sur toute la surface puis rouler dans la longueur. Couper dans la largeur (ou serait-ce rouler dans la largeur et couper dans la longueur? je ne sais jamais, corrigez-moi s'il vous plait) et vous verrez quelques escargots se former. Poser chaque escargot dans un moule en papier deux ou trois fois plus large que l'escargot qui va grandir et gonfler à la cuisson. Enfourner pendant environ 15 minutes dans un four préchauffé à 225°C.

Voilà, vous avez de quoi régaler toute une tablée pour le petit-déjeuner et le goûter, j'espère que ce dernière aventure culinaire en Suède vous a plu. Merci à la souriante Una, à sa patience et son partage.

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© Madeleine à bicyclette. Design by Fearne.