Madeleine à bicyclette a un an, un mois, quelques semaines et quelques jours. Au parc du palais impérial de Kyoto, assise seule au milieu des cerisiers fleuris, de familles, collègues et touristes célébrant hanami, j'écrivais le premier article de ce blog. Il y a presque deux ans, je rencontrais Yehosua qui m'a gentiment concocté un plat mexicain épicé avec un sourire aussi éclatant que le soleil de Barcelone. Et puis, Madeleine à bicyclette me trotte dans la tête depuis bien plus longtemps. Vous l'avez compris, je suis très lente pour réaliser les (quelques) idées (des milliers) qui me traversent l'esprit. J'aime la slow food (et je mange lentement pour le plus grand plaisir de mes proches hahaha) et la slow life de manière générale. J'adorerai rencontrer plus souvent de nouvelles personnes, de nouveaux pays, de nouvelles spécialités culinaires mais je suis une tortue (pédalant à toute allure sur sa bicyclette) qui aime rêver et se promener (et puis manger mais ça, vous le saviez déjà). J'ai troqué ma Lorraine natale pour la belle région provençale jusqu'à l'automne et me voici entre les vignes et la garrigue sans connexion internet, ce qui n'accélérera pas mon tissage sur la toile. Je m'excuse pour ces silences prolongés sur cet espace de partage, pourtant les cueillettes sauvages et les expériences en cuisine n'ont jamais été aussi fréquentes. En tout cas, j'éprouve toujours un immense plaisir à recevoir vos petits mots et les photos des recettes essayées par certaines d'entre vous (hého, est-ce qu'il y a des mecs par ici?). D'ailleurs, il est temps de vous livrer une recette avec du chardon-Marie. Un nom peu appétissant et un aspect plutôt repoussant. Malgré ses nombreuses épines, il a très bon goût et veut tout notre bien. On le consomme au printemps pour nettoyer son foie après la nourriture riche de l'hiver. Cette fois-ci, c'est une transition en douceur car sous son apparence aérienne, ce plat n'est pas des plus légers . Alors avant de nous mettre à table, allons nous dégourdir les jambes, munis d'une paire de ciseaux, de gants (pour les mains délicates) et d'un panier en osier.


La cueillette sauvage peut paraître très compliquée ou même dangereuse pour des citadins comme moi. Certains la considère comme arriérée car oui après tout « à quoi bon aller chercher des trucs verts et bizarres dans les bois quand on peut manger des grosses tomates bien rondes et brillantes (au goût subtilement discret) durant toute l'année? », justement pour respecter la nature et les saisons, pour manger des aliments savoureux et gorgés de bons nutriments, et bien sûr pour le plaisir de découvrir une nouvelle plante, de la sentir, de la cueillir, de la préparer, de la déguster. La cueillette est accessible à tous, elle nous offre le meilleur et ça n'a littéralement pas de prix, mon tout petit porte-monnaie qui me dit merci. Les grands chefs étoilés cuisinent les mauvaises herbes très très bonnes tout comme nos ancêtres les cueilleurs chasseurs. La cueillette nous rassemble quel que soit notre génération ou notre classe sociale autour de ce que nous offre spontanément la Nature sans l'action des Hommes. Bon, tout ça pour dire que la cueillette de plantes sauvages comestibles et médicinales est bien plus simple que l'on ne pourrait penser et c'est une « fille de la ville » qui a grandi bien loin du monde botanique qui le dit. Il suffit de quelques bouquins, de patience et de régularité, d'explorer, d'observer, de goûter, de vérifier, de retourner… J'y vais pas à pas, doucement et (plus ou moins) sûrement comme un escargot (forever) appréciant la verdure et la fraîcheur. Justement, le chardon Marie, gorgé d'eau, vert marbré d'un blanc laiteux (il paraît que ce serait le lait de la Vierge comme son nom l'indique) est le meilleur allié pour nettoyer et renforcer le foie et pour combattre les troubles digestifs tels que le la dyspepsie.  L'espèce est abondante dans les rocailles de la région méditerranéenne et fleurit également dans les terrains incultes plus au nord de l'Europe. On cueille ses feuilles encore jeunes et tendres vers avril ou mai avant que le chardon ne monte en fleur rose et piquante. Une plante qu'on retrouve dans les herboristeries, les pharmacies mais aussi dans l'assiette. Un peu comme les églantines (recette de confiture et tisane par ici, soupe suédoise par là), il faut prendre le chardon-Marie avec des pincettes et découper son contour épineux à l'aide de ciseaux, ensuite celui-ci est beaucoup plus docile et ne fera pas de mal à une mouche. Je l'ai apprivoisé dans un cake curcuma chardon-Marie fromage de brebis et ensuite je l'ai accommodé avec du parmesan et il a bien gonflé comme un soufflé, voici la recette.


Soufflé au chardon-Marie et parmesan 

- 80 g de chardon-Marie
- 45 g de beurre
- 30 cl de lait
- 3 oeufs
- 20 g de parmesan
- ciboulette
- sel marin
- poivre au moulin

Laisser tiédir les ingrédients. Découper le contour épineux des feuilles de chardon-Marie, les laver et les cuire à la vapeur pendant 5 minutes. Fouetter le beurre fondu avec la farine tamisée, ajouter le lait et continuer de fouetter. Séparer les jaunes des blancs d'oeufs et les ajouter au mélange. Hacher le chardon-Marie et la ciboulette, râper le parmesan avant de les rajouter au mélange. Saler et poivrer légèrement. Battre les blancs en neige et les incorporer délicatement à la préparation, tout en aérant le mélange. Verser la préparation dans des petits ramequins beurrés, en les remplissant d'un tiers. Enfourner dans un four préchauffé à 175°C pendant 20 à 30 minutes. Les sortir bien gonflés et  légèrement dorés, à déguster avec une salade par exemple (vive la vie en vert!). 

Chardon-Marie et soufflé printanier

samedi 28 mai 2016


Madeleine à bicyclette a un an, un mois, quelques semaines et quelques jours. Au parc du palais impérial de Kyoto, assise seule au milieu des cerisiers fleuris, de familles, collègues et touristes célébrant hanami, j'écrivais le premier article de ce blog. Il y a presque deux ans, je rencontrais Yehosua qui m'a gentiment concocté un plat mexicain épicé avec un sourire aussi éclatant que le soleil de Barcelone. Et puis, Madeleine à bicyclette me trotte dans la tête depuis bien plus longtemps. Vous l'avez compris, je suis très lente pour réaliser les (quelques) idées (des milliers) qui me traversent l'esprit. J'aime la slow food (et je mange lentement pour le plus grand plaisir de mes proches hahaha) et la slow life de manière générale. J'adorerai rencontrer plus souvent de nouvelles personnes, de nouveaux pays, de nouvelles spécialités culinaires mais je suis une tortue (pédalant à toute allure sur sa bicyclette) qui aime rêver et se promener (et puis manger mais ça, vous le saviez déjà). J'ai troqué ma Lorraine natale pour la belle région provençale jusqu'à l'automne et me voici entre les vignes et la garrigue sans connexion internet, ce qui n'accélérera pas mon tissage sur la toile. Je m'excuse pour ces silences prolongés sur cet espace de partage, pourtant les cueillettes sauvages et les expériences en cuisine n'ont jamais été aussi fréquentes. En tout cas, j'éprouve toujours un immense plaisir à recevoir vos petits mots et les photos des recettes essayées par certaines d'entre vous (hého, est-ce qu'il y a des mecs par ici?). D'ailleurs, il est temps de vous livrer une recette avec du chardon-Marie. Un nom peu appétissant et un aspect plutôt repoussant. Malgré ses nombreuses épines, il a très bon goût et veut tout notre bien. On le consomme au printemps pour nettoyer son foie après la nourriture riche de l'hiver. Cette fois-ci, c'est une transition en douceur car sous son apparence aérienne, ce plat n'est pas des plus légers . Alors avant de nous mettre à table, allons nous dégourdir les jambes, munis d'une paire de ciseaux, de gants (pour les mains délicates) et d'un panier en osier.


La cueillette sauvage peut paraître très compliquée ou même dangereuse pour des citadins comme moi. Certains la considère comme arriérée car oui après tout « à quoi bon aller chercher des trucs verts et bizarres dans les bois quand on peut manger des grosses tomates bien rondes et brillantes (au goût subtilement discret) durant toute l'année? », justement pour respecter la nature et les saisons, pour manger des aliments savoureux et gorgés de bons nutriments, et bien sûr pour le plaisir de découvrir une nouvelle plante, de la sentir, de la cueillir, de la préparer, de la déguster. La cueillette est accessible à tous, elle nous offre le meilleur et ça n'a littéralement pas de prix, mon tout petit porte-monnaie qui me dit merci. Les grands chefs étoilés cuisinent les mauvaises herbes très très bonnes tout comme nos ancêtres les cueilleurs chasseurs. La cueillette nous rassemble quel que soit notre génération ou notre classe sociale autour de ce que nous offre spontanément la Nature sans l'action des Hommes. Bon, tout ça pour dire que la cueillette de plantes sauvages comestibles et médicinales est bien plus simple que l'on ne pourrait penser et c'est une « fille de la ville » qui a grandi bien loin du monde botanique qui le dit. Il suffit de quelques bouquins, de patience et de régularité, d'explorer, d'observer, de goûter, de vérifier, de retourner… J'y vais pas à pas, doucement et (plus ou moins) sûrement comme un escargot (forever) appréciant la verdure et la fraîcheur. Justement, le chardon Marie, gorgé d'eau, vert marbré d'un blanc laiteux (il paraît que ce serait le lait de la Vierge comme son nom l'indique) est le meilleur allié pour nettoyer et renforcer le foie et pour combattre les troubles digestifs tels que le la dyspepsie.  L'espèce est abondante dans les rocailles de la région méditerranéenne et fleurit également dans les terrains incultes plus au nord de l'Europe. On cueille ses feuilles encore jeunes et tendres vers avril ou mai avant que le chardon ne monte en fleur rose et piquante. Une plante qu'on retrouve dans les herboristeries, les pharmacies mais aussi dans l'assiette. Un peu comme les églantines (recette de confiture et tisane par ici, soupe suédoise par là), il faut prendre le chardon-Marie avec des pincettes et découper son contour épineux à l'aide de ciseaux, ensuite celui-ci est beaucoup plus docile et ne fera pas de mal à une mouche. Je l'ai apprivoisé dans un cake curcuma chardon-Marie fromage de brebis et ensuite je l'ai accommodé avec du parmesan et il a bien gonflé comme un soufflé, voici la recette.


Soufflé au chardon-Marie et parmesan 

- 80 g de chardon-Marie
- 45 g de beurre
- 30 cl de lait
- 3 oeufs
- 20 g de parmesan
- ciboulette
- sel marin
- poivre au moulin

Laisser tiédir les ingrédients. Découper le contour épineux des feuilles de chardon-Marie, les laver et les cuire à la vapeur pendant 5 minutes. Fouetter le beurre fondu avec la farine tamisée, ajouter le lait et continuer de fouetter. Séparer les jaunes des blancs d'oeufs et les ajouter au mélange. Hacher le chardon-Marie et la ciboulette, râper le parmesan avant de les rajouter au mélange. Saler et poivrer légèrement. Battre les blancs en neige et les incorporer délicatement à la préparation, tout en aérant le mélange. Verser la préparation dans des petits ramequins beurrés, en les remplissant d'un tiers. Enfourner dans un four préchauffé à 175°C pendant 20 à 30 minutes. Les sortir bien gonflés et  légèrement dorés, à déguster avec une salade par exemple (vive la vie en vert!). 

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